Tampa : mais pourquoi ?!

Dimanche !!!!

Aujourd’hui il fait un temps sublime !!!! Grand grand ciel bleu. Wonderful.

Ça tombe bien, nous prenons le ferry avec Ymae et Maria, sa cousine, pour Liberty Island.

Les bateaux tournent. Passage de sécurité avant de monter sur le bateau comme à l’aéroport. Y a du monde, mais les Américains sont rodés à l’exercice. Ça avance vite. Et nous voilà parties !

Visiter la Statue de la liberté fait partie des choses incontournables à faire à New York, c’était donc le parfait moment.

Je ne sais pas si vous le saviez (moi non), mais c’est la France qui, en signe d’amitié, a offert la Statue de la Liberté aux États-Unis pour célébrer le centenaire de la déclaration d’indépendance américaine et pour renforcer l’alliance et l’amitié franco-américaine.

En 1876 donc vu que, comme vous le savez, la Déclaration d’Indépendance a été signée en 1776 .

Poétiques ces français, ils nommèrent la statue : « La Liberté éclairant le monde ». Waoouh. C’est beau.

La vue de New York de l’île ou du bateau est vraiment magnifique. Je n’suis généralement pas une fan des villes et des buildings. Mais là, je dois dire que y a de l’idée. Les buildings, alias la skyline, forment un ensemble assez harmonieux en quelque sorte. Y a pas à dire, ça rend bien.

Bon alors, nous nous approchons de l’île. Et de la fameuse statue. Elle n’est pas si petite … elle mesure tout de même 92 mètres de haut (46 sans le socle), son tour de taille fait presque 10 mètres et elle pèse son pesant de cacahouètes. 200 tonnes ! Ah oui quand même. Elle envoie du lourd la dame.

Moi, ma principale question sur la dame en question, aujourd’hui surnommée Lady Liberty ou Miss Liberty, c’était de savoir pourquoi elle était bleue. Ou verte. Tout le monde ne la voit pas de la même couleur. Et bien, figurez-vous qu’elle n’était pas comme ça a ses débuts ! Elle a juste mal tourné. Lol. Elle était recouverte de cuivre et le temps a fait son œuvre. Réaction chimique, oxydation au contact de l’air (process « verdigris »), et boum, elle est devenue verte-bleue. Elle était à ses débuts rouge-orangé, et puis elle a perdu un peu de son éclat. Et comme ça allait dans le paysage, ils l’ont laissée comme ça.

Voilà !

Ce mystère étant résolu, je peux me tourner sur le côté historique de l’affaire.

Alors, que vous en dire ?

Tout d’abord, contrairement à ce que tout le monde croit, elle n’a pas son regard tourné vers Manhattan, mais vers l’océan atlantique. Bon, je ne suis pas parvenue à valider précisément cette déclaration, car je n’ai pas eu la possibilité d’aller observer ses yeux de plus près. Pour avoir la possibilité de monter à l’intérieur de la statue, il faut réserver plus de 3 mois à l’avance, vous pensez bien que ce n’est pas quelque chose que j’ai anticipé. Donc, on en restera sur cette déclaration. De toute façon, elle regarde qui elle veut la dame, moi personnellement, ça ne me dérange pas. Tant qu’elle ne me regarde pas de haut.

Elle représente donc une femme drapée, qui tient dans sa main droite une torche, et dans sa main gauche une tablette sur laquelle on peut distinctement voir les mots suivants « 4 juillet 1776 », date de l’indépendance américaine donc.

Elle est située à l'entrée du port de New-York. Cela faisait d'elle la toute première image qu'avaient les migrants à leurs arrivées, en bateau. Elle a, aux pieds, des chaînes brisées symbolisant l’abolition de l’esclavage et les 7 branches de sa couronne représentent les 7 mers et continents de la planète. Voilà pour ce qui est des symboles.

Quoi d’autre ?

Ce sont les Français qui, gentiment, ont offert cette Lady aux Amerloques. Il s’agit d’une œuvre du sculpteur Frédéric-Auguste Bartholdi, et il a été aidé par un certain… Gustave Eiffel, pour la structure en fer forgé.

« Long story short » (ils disent ça souvent ici, surtout quand ils s’apprêtent à parler pour ne rien dire), l’aventure de la statue commence en 1865, un jour de réunion de républicains, amoureux des Etats-Unis, qui souhaitaient célébrer l'abolition de l'esclavage dans ce pays. Lors de cette réunion, un certain Mister de Laboulaye, inspiré, se lança dans une tirade enflammée, pendant laquelle il proposa l'idée de la construction d'une statue gigantesque à offrir aux Américains pour sceller l'amitié entre les deux pays.

Dans l’assistance se trouvait le fameux Bartholdi, pote de Laboulaye, et qui travaillait déjà à une telle statue destinée à orner l'entrée du canal de Suez. Elle avait pour but de magnifier le génie Français.

On lui proposa alors de changer la destination de sa statue, ce qu'il accepta.

A cette époque, pour les passionnés d’histoire, la France n’est pas en super position politique. Fin du régime monarchique, guerre prussienne, isolée politiquement. Les Etats-Unis ne sont pas en meilleure position, ils sortent enfin de la Guerre de Sécession. L’idée de la statue sert les intérêts des 2 pays, et seule leur union permettra d’en assurer le succès.

Américains et Français se sont ainsi partagés le taf : les Français ont érigé la statue, et les Américains ont construit la plateforme sur laquelle elle a été posée. Parce que bon, tout ça, c’est bien gentil, mais c’est encore un projet qui a coûté cher. 1 Millions de francs, juste pour la statue. Et ouais.

Surtout que ce n'est pas un, mais deux financements qu'il fallait faire : un en France, l'autre aux Etats-Unis.

Le socle a par ailleurs coûté aussi cher que la statue.

En France, une collecte de fonds a été lancée, la facture initiale ayant été multipliée par 2,5. Des milliers de particuliers se sont joints à de nombreuses entreprises et des administrations françaises, soucieuses de l'image de leur pays vis-à-vis des étrangers.

Ils ont aussi exposé la tête de la statue au Champ de Mars lors de l’Exposition universelle. Drôle d’idée. Mais enfin, l’image a fait le tour du monde et ils ont récolté les sous nécessaires.

Aux Etats-Unis, c’est le bras tenant la torche qui a été exposé ! Ramenant une partie des sous nécessaires à la construction du socle. Le fameux bras resta exposé 5 ans à Philadelphie, avant d’être renvoyé en France pour être ajusté sur le reste de la statue. Le reste a été récolté auprès des particuliers et entreprises. Vous ne saviez pas tout ça hein ? Ben moi non plus !!!!

Bon au final, ils ont tout de même mis 10 ans à réunir les fonds pour construire la statue… et celle-ci n’a été expédiée que 10 ans plus tard aux Américains. Le projet était plus qu’ambitieux.

La statue a été entièrement fabriquée en France, dans la région parisienne. Puis démontée et rangée dans 210 caisses qui ont traversé l’océan Atlantique, avant d’être remontée aux US. Sacrée galère de ce que j’en ai compris.

Bref ! C’est aujourd’hui un symbole indissociable des Etats-Unis, mais elle n’est vraiment pas arrivée toute seule.

Une fois débarquées sur l’ile, nous en avons fait le tour, pris des photos et admiré la vue sur New York, et notamment la nouvelle tour du World Trade Center, désormais le plus haut gratte-ciel de la ville. Puis, nous avons repris le bateau pour Ellis Island, une île située juste à côté, point d’entrée des immigrants qui arrivaient aux Etats-Unis et parfois surnommée « la porte d’entrée du rêve américain ».

12 millions de migrants sont passés sur cette île pour être contrôlés, avec l’espoir d’entendre ces mots : « Welcome to America ! »

Aujourd’hui, un musée retrace l’histoire de ces migrants. Très intéressant. Focalisé sur l’immigration vers les Etats-Unis aux 19^ème et 20^ème siècles. Le lieu servait de centre de réception des migrants qui arrivaient à New York après avoir salué la Statue de la Liberté.

On apprend ainsi que tous les immigrants n’avaient pas la chance d’être acceptés sur le sol américain (bon c’est pas nouveau). L’acceptation passait par le passage d’une première visite médicale approfondie, puis éventuellement d’une seconde si quelque chose de suspicieux était détecté. Il y avait ensuite un examen juridique, avec un certain nombre de questions posées afin de vérifier les informations données avant l’embarquement. Ces contrôles pouvaient durer des heures !!

Nous avons passé environ 1h30 sur place, à retracer salle par salle ce que les nouveaux venus traversaient. Très intéressant.

De retour sur la terre ferme vers 12h30, nous décidons d’aller déjeuner à Brooklyn.

Un ferry assure la liaison entre le sud de Manhattan et Brooklyn. Nous décidons de traverser l’East River d’abord par bateau, et de revenir vers Manhattan en traversant le pont ensuite à pied. Bonne idée que nous avons eue là, car les vues du ferry sur le pont sont aussi magnifiques.

Le restaurant qui nous avait été recommandé par une amie d’Ymae étant malheureusement blindé, nous nous réfugions dans un « market » ou « food court ». Ces endroits existent partout aux Etats-Unis.

En gros, il s’agit d’un lieu dans lequel on peut trouver une multitude de corners de nourriture, venus de tous les coins du monde, avec des tables communes pour s’asseoir et manger. Les prix y sont plutôt raisonnables, l’ambiance sympathique et conviviale. Il est ainsi possible de manger chinois, japonais, italien, américain, … Tous les pays du monde sont représentés et le choix n’est pas toujours facile.

Puis nous repartons vers Manhattan en effectuant la traversée a pied du fameux pont de Brooklyn !!

Ce pont a vraiment de la gueule, si vous me permettez l’expression.

C’est l’un des plus anciens ponts suspendus des Etats-Unis. Il relie donc Brooklyn à Manhattan. De nos jours, la circulation se fait sur deux niveaux : l'un pour les véhicules à moteur et l'autre pour les cyclistes et piétons. Plus de 120 000 voitures, 4 000 piétons et 2 600 cyclistes l’empruntent chaque jour. Autant vous dire que ça fait du peuple.

Il faut donc un petit moment pour le traverser, primo, parce qu’il y a un monde fouuuuuuuu qui traverse ce pont, deuxio, parce qu’on s’est bien sûr arrêté un certain nombre de fois pour prendre des photos ou admirer le paysage, tertio, parce qu’il fait quand même 1,8 km de long le bougre.

Pour votre information personnelle, il a été construit entre 1869 et 1883. Totalement en acier.

Quand il a été construit, des doutes ont été émis sur la solidité dudit pont. Il paraît qu’un dompteur y a donc fait défiler ses 21 éléphants pour prouver qu’il était ok de s’y aventurer. #SontFousCesAméricains

Nous poursuivons notre route vers le World Trade Center, et son mémorial. Petit arrêt en route chez Hagen Dasz pour une petite glace, et c’est reparti !

Ce mémorial se trouve donc à Ground Zero et a été construit, comme vous le savez, pour commémorer les victimes des attentats sur le World Trade Center le 11 septembre 2001.

2 immenses bassins avec fontaines, et entourés d’arbre, ont été construits sur les lieux exacts où se trouvaient auparavant les Tours Jumelles, et les noms des 3000 victimes qui ont perdu la vie ce jour-là sont gravés sur les murs de ces bassins. Un lieu un peu spécial et assez triste.

La nouvelle Tour, la « One World Trade Center », construite en remplacement de ces 2 tours détruites, est aujourd’hui la plus grande tour de Manhattan. En tous cas, c’est celle qui dépasse quand on regarde New York vue de Liberty Island ou de Brooklyn ! 540 mètres de haut. Ça fait drôle quand on est en bas !!

Voilà, il était temps pour moi de récupérer mon sac et de filer a JFK Airport ! Et oui, ça passe vite un week-end à New York.

Tout le monde dit que cette ville est spéciale, mais c’est vrai qu’il y a quelque chose. C’est vrai que visuellement déjà, c’est pas mal. On ne retrouve cette skyline dans aucune des autres villes américaines. Faut avouer que ça rend bien, y a pas à dire.

Ensuite, elle est vraiment immense !!!! et on a l’impression qu’on en fera jamais le tour. Je ne sais pas bien quels sont les autres arguments, mais je pense que ça reste en effet une ville à visiter une fois dans sa vie au moins.

A plus pour de nouvelles aventures !